Vous avez entendu dire qu'Unix est difficile et vous êtes hésitant à la perspective d'abandonner VMS ? Pas de panique. Linux, l'un des meilleurs clones d'Unix, n'est pas plus difficile à utiliser que VMS. En fait, je le trouve même plus facile. D'ailleurs, la plupart des gens trouve Linux beaucoup plus puissant et versatile que VMS (évidemment les aficionados de VMS ne sont pas de cet avis).
Linux et VMS sont tous les deux de bons systèmes d'exploitation et accomplissent essentiellement les mêmes taches. Cependant, les outils de Linux sont à mon humble avis supérieurs. Leur syntaxe est souvent plus concise et ils ont souvent les quelques fonctionnalités de plus qui font la différence et permettent de gagner du temps (vous entendrez souvent que VMS et Unix ont des philosophies différentes). De plus, Linux est disponible sur les PC alors que ce n'est pas le cas de VMS (les derniers PC étant d'ailleurs plus puissants que les VAX). Et, cerise sur le gâteau, les excellentes performances des nouvelles cartes graphiques transforment votre tite boîte Linux, grâce à X, en une puissante station de travail graphique bien souvent plus rapide qu'une machine spécialement prévue pour cette tâche.
J'ai plusieurs raisons de croire que la combinaison Pentium/Linux est préférable à celle de VAX/VMS, mais ces préférences sont strictement personnelles et vous ne serez peut-être pas d'accord. Vous en déciderez de vous-même dans quelques mois.
Je prends en hypothèse que vous êtes une étudiant ou un chercheur à l'université et que vous utilisez régulièrement VMS pour les tâches suivantes :
Dans la section suivante je vais vous expliquer comment faire ces tâches sous Linux en utilisant votre expérience de VMS. Mais avant tout vérifiez que :
DCL
--- est bash
(demandez à votre administrateur). Notez que ce HOWTO n'est pas suffisant pour faire de vous un linuxien
pur et dur : il contient seulement le strict
nécessaire pour vous permettre de commencer. Vous devriez
en apprendre plus sur Linux pour pouvoir en tirer le maximum (fonctionnalités
avancées de bash
, programmation, expressions régulières, etc.).
Les documents du Linux Documentation Project (projet de documentation de Linux), disponibles sur metalab.unc.edu:/pub/Linux/docs/LDP, sont une importante source d'informations.
NDT : je vous suggère également de lire le Guide du rootard d'Éric Dumas
et plus généralement tout ce que l'on peut trouver sur
http://www.freenix.fr/linux
et
http://www.traduc.org
.
Et maintenant, c'est parti !
Ce tableau compare les commandes les plus utilisées sous VMS et Linux. Gardez à l'esprit que leur syntaxe est souvent très différente ; pour plus de détails allez faire un tour dans les sections suivantes.
VMS Linux Notes
-------------------------------------------------------------------------------
@COMMAND command (doit être exécutable)
COPY fichier1 fichier2 cp fichier1 fichier2
CREATE/DIR [.répertoire] mkdir répertoire (seulement un par un)
CREATE/DIR [.rép1.rép2] mkdirhier rép/rép
DELETE fichier rm fichier
DIFF fichier1 fichier2 diff -c fichier1 fichier2
DIRECTORY ls
DIRECTORY [...]fichier find . -name fichier
DIRECTORY/FULL ls -al
EDIT fichier vi fichier, (vous n'allez pas l'aimer)
emacs fichier, (compatible EDT)
jed fichier (idem --- mon préféré)
FORTRAN prog.for g77 prog.f, (pas besoin de lier avec LINK)
f77 prog.f,
fort77 prog.f
HELP commande man commande (la commande doit être précisée)
info commande
LATEX fichier.tex latex fichier.tex
LOGIN.COM .bash_profile, (fichier caché)
.bashrc (idem)
LOGOUT.COM .bash_logout (idem)
MAIL mail, (un peu cru)
elm, (beaucoup mieux)
pine (encore meilleur)
PRINT fichier.ps lpr fichier.ps
PRINT/QUEUE=laser fichier.ps lpr -Plaser fichier.ps
PHONE utilisateur talk utilisateur
RENAME fichier1 fichier2 mv fichier1 fichier2 (ne marche pas avec des
fichiers multiples)
RUN progname programme
SEARCH fichier "motif" grep motif fichier
SET DEFAULT [-] cd ..
SET DEFAULT [.rép.rép] cd rép/rép
SET HOST machine telnet machine, (pas exactement pareil)
rlogin machine
SET FILE/OWNER_UIC=paul chown paul fichier (complètement différent)
SET NOBROADCAST mesg
SET PASSWORD passwd
SET PROT=(perm) fichier chmod perm fichier (complètement différent)
SET TERMINAL export TERM= (la syntaxe est différente)
SHOW DEFAULT pwd
SHOW DEVICE du, df
SHOW ENTRY lpq
SHOW PROCESS ps -ax
SHOW QUEUE lpq
SHOW SYSTEM top
SHOW TIME date
SHOW USERS w
STOP kill
STOP/QUEUE kill, (pour les processus)
lprm (pour supprimer un travail
de la file d'impression)
SUBMIT commande commande &
SUBMIT/AFTER=durée commande at durée commande
TEX fichier.tex tex fichier.tex
TYPE/PAGE fichier more fichier
less fichier (beaucoup mieux)
Bien sûr, les différences des deux systèmes ne se limitent pas aux noms des commandes. Continuez donc à lire.
Voila ce que vous devez absolument savoir avant de vous loguer pour la première fois. Détendez-vous, il y a relativement peu de chose.
fichier.extension.version
.
Sous Linux, le numéro de version n'existe pas (c'est une grosse limitation mais
on peut la compenser par d'astucieux moyens : jetez un oeil à la section
Numéros de version sous Linux) ;
les noms des fichiers sont normalement limités à 255 caractères et peuvent
contenir autant de points que vous le désirez. Par exemple,
C_est.un.FICHIER.txt
est un nom de fichier valide.
FICHIER.txt
et fichier.txt
sont deux fichiers
différents et ls
est une commande alors que LS
n'en est pas une.
~
») représente une sauvegarde de fichier (ou
backup).
Maintenant, voici un tableau présentant les correspondances entre les commandes de VMS et celle de Linux en ce qui concerne la gestion des fichiers.
VMS Linux
---------------------------------------------------------------------
$ COPY fichier1.txt; fichier2.txt; $ cp fichier1.txt fichier2.txt
$ COPY [.rép]fichier.txt;1 [] $ cp rép/fichier.txt .
$ COPY [.rép]fichier.txt;1 [-] $ cp rép/fichier.txt ..
$ DELETE *.dat.* $ rm *dat
$ DIFF fichier1 fichier2 $ diff -c fichier1 fichier2
$ PRINT fichier $ lpr fichier
$ PRINT/queue=imprimante fichier $ lpr -Pimprimante fichier
$ SEARCH *.tex.* "géologie" $ grep géologie *tex
Regardez en plus loin dans le document pour avoir d'autres exemples. Si vous voulez vous attaquer aux notions de droits, de propriétaires et aux sujets avancés, reportez vous à la section Sujets avancés.
[père.rép.sousrép]
. L'équivalent sous Linux est :
/père/rép/sousrép/
.
Le père de tous les répertoires est le répertoire racine appelé /
; il
contient d'autres répertoires comme /bin
, /usr
, /tmp
,
/etc
, et bien d'autres.
/home
contient les répertoires home (NDT :
« home » signifie « maison ») des
utilisateurs : par exemple, /home/pierre
, /home/paul
et ainsi
de suite. Quand un utilisateur se logue, il commence dans son répertoire
home ; c'est l'équivalent de SYS$LOGIN
. Il y a un raccourci
pour le
répertoire home : le tilde (« ~
»). Ainsi, cd
~/tmp
est équivalent à, disons, cd /home/paul/tmp
.
.
:
elle représente le répertoire lui-même (comme []
) ; l'autre, ..
,
représente le répertoire parent (comme [-]
).
Et maintenant quelques autres exemples :
VMS Linux
---------------------------------------------------------------------
$ CREATE/DIR [.répertoire] $ mkdir répertoire
$ CREATE/DIR [.dir1.dir2.dir3] $ mkdirhier rép1/rép2/rép3
non/disponible $ rmdir répertoire
(si le répertoire est vide)
$ rm -R répertoire
$ DIRECTORY $ ls
$ DIRECTORY [...]fichier.*.* $ find . -name "fichier*"
$ SET DEF SYS$LOGIN $ cd
$ SET DEF [-] $ cd ..
$ SET DEF [père.rép.sousrép] $ cd /père/rép/sousrép
$ SET DEF [.rép.sousrép] $ cd rép/sousrép
$ SHOW DEF $ pwd
Si vous voulez en savoir plus sur les droits, les propriétaires, ou tout simplement en savoir plus tout court, sautez à la section Sujets avancés.
.EXE
or .COM
et peuvent s'appeler comme bon vous semble. Les
fichiers exécutables sont marqués d'un astérisque (« *
»)
lorsque
vous exécutez ls -F
.
RUN
, ni de PROGRAM.EXE
, ni encore de @COMMAND
). Il est donc
nécessaire que le fichier soit situé dans un répertoire du path, qui est
une liste de répertoires. En général, le path contient des répertoires
comme
/bin
, /usr/bin
, /usr/X11R6/bin
, etc. Si vous
écrivez vos propres programmes, placez-les dans un répertoire de votre
path (pour savoir comment, reportez-vous à la section
Configurer). Vous pouvez aussi lancer un programme en indiquant son
chemin complet, par exemple /home/paul/données/monprog
ou
./monprog
si le répertoire courant n'est pas dans le path.
OPTION=
sous VMS et grâce à -
une_option ou
--
une_option sous Linux, une_option étant une lettre,
différentes lettres combinées ou un
mot. En particulier, l'option -R
(récursif) de plusieurs commandes de
Linux permet de faire la même chose que le [...]
de VMS.
$ commande1 ; commande2 ; ... ; commande
/OUTPUT=
) ou une tâche fastidieuse comme
$ DEFINE /USER SYS$OUTPUT OUT
$ DEFINE /USER SYS$INPUT IN
$ RUN PROG
dont l'équivalent sous Linux (Unix) est simplement :
$ prog < in > out
Utiliser des pipes est tout simplement impossible sous VMS mais ils jouent
un rôle clé sous Unix. En voici un exemple typique :
$ monprog < données | filtre1 | filtre2 >> résultat.dat 2> erreurs.log &
Traduisons. Le programme monprog
utilise le fichier données
comme
entrée, sa sortie est canalisée (grâce à |
) vers le programme
filtre1
qui l'utilise en tant qu'entrée et la traite. La sortie résultante
est canalisée (pipée) vers filtre2
pour être encore une fois traitée.
La sortie finale
est ajoutée (grâce à >>
) au fichier résultat.dat
, et les
messages d'erreurs sont redirigés (grâce à 2>
) vers le fichier
errors.log
.
Tout ceci est exécuté en arrière-plan (grâce au &
à la fin de la ligne
de commande). Pour en savoir plus à ce sujet, reportez-vous à la section
Exemples.
Pour le multitâche, les files, et tout ce qui s'y rapporte, reportez-vous à la section Sujets avancés.
Maintenant vous êtes prêt pour essayer Linux. Entrez votre identifiant et
votre mot de passe. Attention, Unix distingue les minuscules des majuscules. Ainsi,
si votre login et votre mot de passe
sont pierre
et Mon_Code
, ne tapez pas Pierre
ou
mon_code
.
Une fois que vous êtes logué, le prompt s'affiche. Il y a des chances
pour que se soit quelque chose du genre
nom_de_la_machine:$
. Si vous voulez le changer ou lancer
des programmes automatiquement, vous devrez éditer le fichier caché
.profile
ou .bash_profile
(jetez un oeil aux
exemples dans la section
Configurer). C'est l'équivalent de
LOGIN.COM
.
Appuyer sur
Maintenant, vous voulez peut-être lancer le Système X Window (que nous
appellerons maintenant X). X est un environnement graphique similaire
au DECWindows --- en fait, ce dernier dérive de X. Tapez la commande
startx
et attendez quelques secondes ; vous verrez probablement
s'ouvrir un xterm
ou un autre émulateur de terminal, et peut-être
une barre de boutons (cela dépend de la manière dont votre
administrateur système a configuré votre machine Linux). Cliquez sur le
menu (essayez les deux boutons de la souris) pour voir les menus.
Quand vous utilisez X, vous devez appuyez sur
Tapez la commande suivante pour obtenir une liste du contenu du répertoire courant (incluant les fichiers cachés) :
$ ls -al
Appuyez sur ls
tapez
$ man ls
Appuyez sur q
pour quitter. Pour finir notre tour
d'horizon, tapez exit
pour quitter votre session. Si maintenant
vous voulez éteindre votre PC, appuyez sur
Si vous pensez que vous êtes prêt pour travailler, allez-y. Mais si j'étais vous, je passerais d'abord par la section Sujets avancés.
EDT
ne tourne pas sous Linux, mais il y a beaucoup d'autres éditeurs
disponibles. Le seul qui soit sûr d'être présent sur tout système Unix
est vi
--- oubliez-le, votre administrateur en a sûrement
installé un meilleur. L'éditeur le plus populaire est probablement
emacs
, qui peut émuler EDT
jusqu'à un certain degré ;
jed
est un autre éditeur qui permet l'émulation de EDT
.
Ces deux éditeurs sont particulièrement utiles pour éditer des
sources de programmes puisque qu'ils ont deux fonctionnalités
inconnue de EDT
: la coloration syntaxique et l'indentation
automatique. De plus, vous pouvez compilez vos programmes à partir de
l'éditeur (grâce à EDT
après.
Si vous avez emacs
, lancez-le. Tout d'abord vous devez comprendre le
système de notation de combinaison de touche d'emacs
. emacs
comme EDT
. À partir de maintenant,
emacs
fait
comme s'il était EDT
à part pour quelques commandes :
fg
pour reprendre
votre session emacs ;
Si vous avez jed
, demandez à votre administrateur de le
configurer comme il faut. L'émulation est active dès que vous le
lancez. Utilisez les même touches que sur EDT
et appuyez sur
emacs
. De plus, il y a quelques
raccourcis pratiques faisant défaut à EDT
; vous pouvez en plus
configurer ces raccourcis clavier. Demandez à votre administrateur.
Vous pouvez aussi utilisez un autre éditeur avec une interface
complètement différente. emacs
en mode natif est un choix
courant. Un autre éditeur populaire est joe
qui peut émuler
d'autres éditeurs comme emacs lui-même (en étant même plus facile à
utiliser) ou l'éditeur DOS. Lancez l'éditeur sous le nom jmacs
ou
jstar
et appuyez respectivement sur emacs
et jed
sont beaucoup
plus puissants que ce bon vieux EDT
.
TeX et LaTeX sont identiques à leurs homologues de VMS --- seulement plus
rapides :-), mais les outils pour manipuler les fichiers .dvi
et .ps
sont bien supérieurs :
tex file.tex
.
.dvi
en .ps
, tapez dvips -o
fichier.ps fichier.dvi
.
.dvi
, tapez lors d'une session X
xdvi fichier.dvi &
. Cliquez sur la page pour zoomer. Ce programme est
intelligent : si vous éditez et lancez TeX pour produire une nouvelle version
de votre fichier .dvi
, xdvi
actualisera l'affichage.
.ps
, taper lors d'une session X
ghostview fichier.ps &
. Cliquez sur la page pour zoomer. Le document
entier ou des pages sélectionnés peuvent être imprimés. Un programme plus
récent et meilleur permet également de faire ça : gv
;
.ps
on utilise généralement la commande
lpr fichier.ps
. Cependant si l'imprimante postscript s'appelle, par
exemple, « ps » (demandez à votre administrateur système), il
faudra faire lrp -Pps fichier.ps
. Pour plus d'informations au sujet des
files d'impressions, allez à la section
Files d'impressions.
Programmer sous Linux est beaucoup plus agréable : il existe un grand
nombre d'outils qui rendent la programmation plus facile et plus rapide. Par
exemple, la torture qu'est le cycle édition, sauvegarde, sortie de l'éditeur,
compilation, réédition, etc. peut être raccourci en utilisant des éditeurs
comme emacs
ou jed
, comme nous l'avons vu au dessus.
Il n'y a pas de réelle différence pour le fortran, mais sachez qu'au
moment où j'écris ces lignes, les compilateurs (libres) ne sont pas
totalement compatibles avec ceux de VMS ; attendez-vous à quelques problèmes
mineurs (en fait, le compilateur de VMS utilise des extensions qui ne sont pas
standard). Jetez un oeil à /usr/doc/g77/DOC
ou
/usr/doc/f2c/d2c.ps
pour plus de détails.
Votre administrateur a sans doute installé soit le compilateur natif g77
(bien, mais, au jour de la version 0.5.21, toujours pas parfaitement compatible
avec le Fortran de DEC), soit le traducteur de Fortran en C, f2c
, et un
des ses front-ends qui font de lui une imitation de compilateur natif. D'après
mon expérience, le paquetage yaf77
est celui qui donne les meilleurs
résultats.
Pour compiler un source en Fortran avec g77
, éditez le et sauvez le avec
l'extension .f
, et faites
$ g77 monprog.f
Cela va créer par défaut un exécutable appelé a.out
(vous n'avez pas à
effectuer les liens). Pour donner à l'exécutable un nom différent et faire
quelques optimisations :
$ g77 -O2 -o monprog monprog.f
Méfiez-vous des optimisations ! Demandez à votre administrateur système de lire la documentation fournie avec le compilateur et de vous dire s'il y a des problèmes.
Pour compiler une sous-routine :
$ g77 -c masub.f
Un fichier masub.o
sera créé. Pour lier cette sous-routine à un
programme, vous devrez faire
$ g77 -o monprog monprog.f masub.o
Si vous avez plusieurs sous-routines externes et que vous voulez créer une bibliothèque, faites
$ cd sousroutines/
$ cat *f > mabib.f ; g77 -c mabib.f
Le fichier mabib.o
créé pourra alors être lié à vos programmes.
Pour finir, pour lier une bibliothèque externe appelée, disons,
liblambda.so
, utilisez
$ g77 -o monprog monprog.f -llambda
Si vous avez f2c
, vous n'aurez qu'à utiliser f77
ou fort77
à la place de g77
.
Un autre outil de programmation utile est make
. Il est décrit ci-dessous.
make
make
est un outil pour gérer la compilation de programmes divisés en
plusieurs fichiers sources.
Supposons que vous ayez des fichiers sources contenant vos routines appelés
fichier_1.f, fichier_2.f et fichier_3.f
, et un fichier source
principal qui utilise ces routines appelé monprog.f
. Si vous compilez
votre programme à la main, quand vous modifierez un fichier source vous allez
devoir chercher quel fichier dépend de quel fichier, et les recompiler en
tenant compte des dépendances.
Plutôt que de devenir fou, je vous propose d'écrire un makefile. C'est un fichier texte qui contient les dépendances entre les sources : quand un source est modifié, seuls les sources qui dépendent du fichier modifié seront recompilées.
Dans notre cas, le makefile ressemblerait à ceci :
# Voici le Makefile # Attention : appuyez sur la touche tabulation quand « <TAB> » # est écrit ! C'est très important : n'utilisez pas d'espace à la place. monprog: monprog.o fichier_1.o fichier_2.o fichier_3.o <TAB>g77 -o monprog monprog.o fichier_1.o fichier_2.o fichier_3.o # monprog dépend de quatre fichiers objets monprog.o: monprog.f <TAB>g77 -c monprog.f # monprog.o dépend de son fichier source fichier_1.o: fichier_1.f <TAB>g77 -c fichier_1.f # fichier_1.o dépend de son fichier source fichier_2.o: fichier_2.f fichier_1.o <TAB>g77 -c fichier_2.f fichier_1.o # fichier_2.o dépend de son fichier source et d'un fichier objet fichier_3.o: fichier_3.f fichier_2.o <TAB>g77 -c fichier_3.f fichier_2.o # fichier_3.o dépend de son fichier source et d'un fichier objet # fin du Makefile
Enregistrez ce fichier sous le nom Makefile
et tapez make
pour
compiler votre
programme. Vous pouvez aussi l'appeler monprog.mak
et taper make -f
monprog.mak
. Et bien sûr, si vous voulez en savoir plus : info make
.
Les scripts shell sont les équivalents des fichiers de commandes de VMS et, pour changer, sont beaucoup plus puissants.
Pour écrire un script, tout ce que vous avez à faire est d'écrire un fichier au
format ASCII contenant les commandes, l'enregistrer et le rendre exécutable
(chmod +x fichier
). Pour le lancer, tapez son nom (précédé de ./
s'il n'est pas dans le path).
Écrire des scripts avec bash
est un sujet tellement vaste qu'il
nécessiterait un livre entier, et je ne ne vais pas m'attarder sur le
sujet. Je vais juste vous donner un exemple plus ou moins compréhensible et, je
l'espère, utile, à partir duquel vous pourrez comprendre quelques règles de
base.
#!/bin/sh # exemple.sh # Je suis un commentaire. # Ne modifiez pas la première ligne, elle doit être présente. echo "Ce système est : `uname -a`" # utilise la sortie de la commande echo "Mon nom est $0" # variable interne echo "Vous m'avez donné les $# paramètres suivants : "$* echo "Le premier paramètre est : "$1 echo -n "Quel est votre nom ? " ; read votre_name echo remarquez la différence : "Salut $votre_name" # cité avec " echo remarquez la différence : 'Salut $votre_name' # cité avec ' REPS=0 ; FICHIERS=0 for fichier in `ls .` ; do if [ -d ${fichier} ] ; then # si le fichier est un répertoire REPS=`expr $REPS + 1` # REPS = REPS + 1 elif [ -f ${fichier} ] ; then FICHIER=`expr $FICHIER + 1` fi case ${fichier} in *.gif|*jpg) echo "${fichier}: fichier graphique" ;; *.txt|*.tex) echo "${fichier}: fichier texte" ;; *.c|*.f|*.for) echo "${fichier}: fichier source" ;; *) echo "${fichier}: fichier quelconque" ;; esac done echo "Il y a ${REPS} répertoires et ${FICHIERS} fichiers" ls | grep "ZxY--!!!WKW" if [ $? != 0 ] ; then # valeur de sortie de la dernière commande echo "ZxY--!!!WKW n'a pas été trouvé" fi echo "Ça suffit... tapez 'man bash' si vous voulez plus d'informations." echo "Note du traducteur : 'info bash' est plus complet."
Linux est un excellent environnement pour la programmation en C. Si vous
connaissez le C, voici quelques conseils pour vous débrouiller sous Linux. Pour
compiler le célèbre hello.c
vous utiliserez le compilateur gcc
, qui
est standard dans le monde de Linux et qui a la même syntaxe que g77
:
$ gcc -O2 -o hello hello.c
Pour lier une bibliothèque à un programme, ajoutez l'option
-lbibliothèque
.
Par exemple pour lier la bibliothèque math et optimiser faites
$ gcc -O2 -o mathprog mathprog.c -lm
(L'option -lbibliothèque
force gcc
à lier la bibliothèque
/usr/lib/libbibliothèque.a
; ainsi -lm
lie /usr/lib/libm.a
.)
Quand votre programme est divisé en plusieurs fichiers sources, vous aurez
besoin
du programme make
décrit juste au dessus.
Vous pouvez obtenir de l'aide sur quelques fonctions de la libc dans la section 3 des pages man. Par exemple :
$ man 3 printf
Il existe beaucoup de bibliothèques disponible. Parmi les premières que vous
voudrez
probablement utiliser, il y a ncurses
, qui permet de gérer quelques effets
du mode texte et svgalib
pour faire du graphisme.
Parmi la masse de paquetages de graphiques disponibles, gnuplot
sort du
lot
pour sa puissance et sa facilité d'utilisation. Créez tout d'abord deux
fichiers de données : 2D-data.dat
(deux données par ligne) et
3D-data.dat
(trois par ligne). Puis, sous X, lancez gnuplot
.
Exemple d'un graphe en 2D :
gnuplot> set title "mon premier graphe"
gnuplot> plot '2D-data.dat'
gnuplot> plot '2D-data.dat' with linespoints
gnuplot> plot '2D-data.dat', sin(x)
gnuplot> plot [-5:10] '2D-data.dat'
Exemple d'un graphe en 3D (chaque « ligne » de x valeurs est suivie d'une ligne vide) :
gnuplot> set parametric ; set hidden3d ; set contour
gnuplot> splot '3D-data.dat' using 1:2:3 with linespoints
Un fichier de données d'une seule colonne (une série de temps par exemple) peut aussi être dessiné comme un graphe en 2D :
gnuplot> plot [-5:15] '2D-data-1col.dat' with linespoints
ou en 3D (avec des lignes vides dans le fichier comme au dessus) :
gnuplot> set noparametric ; set hidden3d
gnuplot> splot '3D-data-1col.dat' using 1 with linespoints
Pour imprimez un graphe, si la commande pour imprimer sur votre imprimante
postscript est lpr -Pps fichier.ps
, faites
gnuplot> set term post
gnuplot> set out '| lpr -Pps'
gnuplot> replot
Tapez ensuite set term x11
pour réafficher sur votre serveur X. Ne soyez
pas déconcerté : la dernière impression se lancera seulement quand vous
quitterez gnuplot
.
Pour plus d'informations, tapez help
ou regardez le répertoire des exemples
(/usr/lib/gnuplot/demos/
) s'il existe.
Du fait qu'Internet est né sur des machines Unix, on trouve plein d'applications de qualité et facile d'utilisation sous Linux. En voici quelques-unes :
elm
ou pine
(NDT : mutt est très bien
aussi) pour gérer votre courrier. Ces deux programmes ont une aide en ligne.
Pour des messages courts, vous pouvez utilisez mail
(mail
-s "Salut" utilisateur@quelquepart < msg.txt
). Vous préférez peut-être d'autres
programmes comme xmail
ou équivalent.
tin
ou slrn
. Ils sont tous les deux
très intuitifs.
ftp
, demandez à votre
administrateur d'installer l'excellent ncftp
ou un même un client
graphique comme xftp
.
netscape
, xmosaic
, chimera
et arena
sont
des browsers graphiques ; lynx
quant à lui utilise la console et est
rapide et pratique.
Là, le jeu devient coriace. Apprenez ça, et ensuite vous pourrez dire que vous « connaissez quelque chose à Linux » ;-)
Les fichiers et les répertoires ont des droits et des propriétaires, comme sous VMS. Si nous ne pouvez pas lancer un programme, ne pouvez pas modifier un fichier ou ne pouvez pas accéder à un répertoire, c'est parce vous n'avez pas les droits adéquats pour le faire et/ou parce que le fichier ne vous appartient pas. Regardez l'exemple suivant :
$ ls -l /bin/ls
-rwxr-xr-x 1 root bin 27281 Aug 15 1995 /bin/ls*
Le premier champ indique les droits du fichier ls
. Il y a trois types de
propriété : le propriétaire, le groupe et les autres (comme le
propriétaire, le groupe et le reste du monde sous VMS) et trois droits :
lecture, écriture et exécution.
De gauche à droite, -
est le type du fichier (-
désigne un fichier
ordinaire,
d
un répertoire, l
un lien, etc.) ; rwx
sont les droits du
propriétaire (lecture, écriture, exécution) ; r-x
sont les droits du
groupe du propriétaire (lecture, exécution) ; r-x
sont les droits pour
tous les autres utilisateurs (lecture, écriture).
Pour changer les droits d'un fichier :
$ chmod <quiXdroit> <fichier>
Avec qui représentant u
(ce sont alors les droits du propriétaire
qui sont affectés), g
(ceux du groupe) ou o
(ceux des « autres
»). X est soit +
(dans ce cas il donne les droits), soit -
(il
les enlève). Et droit est r
, w
ou x
. Voici un exemple :
$ chmod u+x fichier
Cela permet de rendre le fichier exécutable pour le propriétaire. Il existe un
petit raccourci chmod +x fichier
.
$ chmod go-wx fichier
Là, on enlève les droits d'écriture et d'exécution au groupe et aux autres (donc à tout le monde sauf au propriétaire).
$ chmod ugo+rwx fichier
Tous les droits sont donnés à tout le monde.
Une manière plus courte de préciser les droits se base sur les nombres :
rwxr-xr-x
peut être exprimé par 755 (chaque lettre correspond à un bit :
---
vaut 0, --x
1, -w-
2, etc).
Pour un répertoire, rx
signifie que vous pouvez vous placer dans ce
répertoire et w
que vous pouvez effacer un fichier dans ce répertoire (en
tenant compte des droits du fichier évidemment) ou le répertoire lui-même. Tout
ça n'est qu'une petit partie du sujet : man est votre ami.
Pour changer le propriétaire d'un fichier :
$ chown <utilisateur> <fichier>
Pour résumer, voici un tableau :
VMS Linux
------------------------------------------------------------------------------
SET PROT=(O:RW) fichier.txt $ chmod u+rw fichier.txt
$ chmod 600 fichier.txt
SET PROT=(O:RWED,W) fichier $ chmod u+rwx fichier
$ chmod 700 fichier
SET PROT=(O:RWED,W:RE) fichier $ chmod 755 fichier
SET PROT=(O:RW,G:RW,W) fichier $ chmod 660 fichier
SET FILE/OWNER_UIC=JOE fichier $ chown joe fichier
SET DIR/OWNER_UIC=JOE [.dir] $ chown joe rep/
En voici plus à propos de la manière de lancer les programmes. Il n'y a pas de file d'attente sous Linux ; le multitâche est géré très différemment. Voici à quoi ressemble une ligne de commande typique :
$ commande -s1 -s2 ... -sn par1 par2 ... parn < entrée > sortie &
Maintenant, voyons comment marche le multitâche. Les programmes qui tournent en avant-plan (foreground) ou arrière-plan (background) sont appelés des processus.
$ programme [option] [< entrée] [> sortie] &
[1] 234
Le shell vous donne le numéro de job (le premier nombre ; regardez
ci-dessus) et le PID (le numéro du processus). Chaque processus est identifié
par son PID.
Pour voir combien de processus sont lancés :
$ ps -ax
La liste des processus actifs va être affichée.
$ kill <PID>
Vous aurez peut-être besoin de tuer un processus quand vous ne savez pas le
quitter de la bonne manière... ;-) Parfois, une processus sera seulement tué
par une des commandes suivantes :
$ kill -15 <PID>
$ kill -9 <PID>
En plus de ça, le shell vous permet de stopper ou de suspendre temporairement
un processus, envoyer un processus en arrière-plan ou en ramener un en
avant-plan. Dans ce contexte, les processus sont appelées jobs
.
$ jobs
Les jobs sont identifés par le nombre que le shell leur donne et non pas
par leur PID.
$ bg <job>
$ fg <job>
$ kill %<job>
Voici plus d'information sur les fichiers.
<
et >
vous redirigez l'entrée et la sortie vers
un fichier différent. De plus, >>
ajoute la sortie à un fichier à la
place de l'écraser ; 2>
redirige les messages d'erreur (stderr) ;
2>&1 redirige stderr vers stdout, alors que 1>&2
redirige stdout vers stderr. Il y a un « trou noir » appelé /dev/null
: tout ce qui est redirigez vers lui disparaît.
*
correspond à (et désigne) tous
les fichiers sauf ceux qui sont cachés ; .*
correspond à tous les fichiers
cachés ; *.*
correspond seulement ceux qui ont un « . » au
milieu de leur nom suivi par d'autres caractères ; l*c
correspondra à
« loïc » et « luc » ; *c*
correspondra à
« piocher » et « picorer ». %
devient ?
.
Il existe également un autre joker : []
. Par exemple :
[abc]*
désigne les fichiers commençant par a, b ou c ;
*[I-N123]
désigne les fichier finissant par I, J, K, L, M, N, 1, 2 ou 3.
mv
(RENAME
) ne permet pas de renommer plusieurs fichiers d'un
coup. Ainsi, mv *.xxx *.yyy
ne marchera pas.
cp -i
et mv -i
pour être prévenu quand
un fichier va être écrasé.
Vos fichiers à imprimer sont placés dans une file comme sous VMS. Quand vous lancez une commande d'impression, vous aurez peut-être à préciser le nom de l'imprimante. Par exemple
$ lpr fichier.txt # ce fichier est placé dans la file de l'imprimante standard
$ lpr -Plaser fichier.ps # celui dans celle de l'imprimante « laser »
Pour gérer la file d'impression utilisez les commandes suivantes :
VMS Linux
------------------------------------------------------------------------------
$ PRINT fichier.ps $ lpr fichier.ps
$ PRINT/QUEUE=laser fichier.ps $ lpr -Plaser fichier.ps
$ SHOW QUEUE $ lpq
$ SHOW QUEUE/QUEUE=laser $ lpq -Plaser
$ STOP/QUEUE $ lprm <numéro de job>
Votre administrateur système a dû vous fournir certains fichier de
configuration comme .xinitrc
, .bash_profile
et .inputrc
. Ceux
que vous voudrez peut-être modifier sont :
.bash_profile
ou .profile
: ce fichier est lu par le shell au
moment du login. C'est l'équivalent de LOGIN.COM
.
.bash_logout
: celui-ci est lu en fin de session. C'est
l'équivalent
de LOGOUT.COM
.
.bashrc
: il est lu par les shells non interactifs
.inputrc
: ce fichier configure les rôles des touches du
clavier et le comportement du shell.
Pour vous donner un exemple, j'ai inclus une partie mon .bash_profile
:
# $HOME/.bash_profile # on ne redéfinit pas le path si ce n'est pas nécessaire echo $PATH | grep $LOGNAME > /dev/null if [ $? != 0 ] then export PATH="$PATH:/home/$LOGNAME/bin" # ajoute mon répertoire au path fi export PS1='LOGNAME:\w\$ ' export PS2='Continued...>' # alias alias bin="cd ~/bin" ; alias cp="cp -i" ; alias d="dir" alias del="delete" ; alias dir="/bin/ls $LS_OPTIONS --format=vertical" alias ed="jed" ; alias mv='mv -i' alias u="cd .." ; alias undel="undelete" # Quelques fonctions utiles inst() # installe un tarball gzipé dans le répertoire courant { tar xvfz $1 } cz() # liste le contenu d'une archive .zip { unzip -l $* } ctgz() # liste le contenu d'un tarball gzipé { for fichier in $* ; do tar tfz ${fichier} done } tgz() # crée une archive .tgz à la zip. { nom=$1 ; tar cvf $1 ; shift tar -rf ${nom} $* ; gzip -S .tgz ${nom} }
Et voici mon .inputrc
:
# $HOME/.inputrc # # Ce fichier est lu par bash et définit les fonctions attachés aux touches # par le shell ; ce qui suit permet d'avoir un comportement courant pour # les touches <it/fin/, <it/home/ (la touche au dessus de fin), <it/suppr/ # et les caractères accentués. # Pour plus d'information, man readline. "\e[1~": beginning-of-line "\e[3~": delete-char "\e[4~": end-of-line set bell-style visible set meta-flag On set convert-meta Off set output-meta On set horizontal-scroll-mode On set show-all-if-ambiguous On # (F1 .. F5) sont "\e[[A" ... "\e[[E" "\e[[A": "info "
less
Vous utiliserez un tel programme tous les jours, c'est pourquoi je vais vous
donner
quelques astuces pour l'utiliser au mieux. Avant tout, demandez à votre
administrateur de configurer less
pour qu'il puisse afficher non seulement
des fichiers textes mais aussi les fichiers compressés, les archives, etc.
Comme les dernières versions de TYPE
, less
vous permet de vous
déplacer dans le fichier dans les deux directions. Il accepte aussi plusieurs
commandes qui
sont lancées en appuyant sur une touche. Les plus utilisés sont :
g
pour aller à cette ligne (par exemple 125g
), un nombre suivi
de %
pour aller à ce pourcentage du fichier ;
/motif
recherche vers l'avant le motif ; n
recherche vers
l'avant la l'occurrence suivante ; ?pattern
et N
font la même chose
vers l'arrière ;
m
suivi d'une lettre marque la position courante (par exemple
ma
) ;
'
suivi de la même lettre rappelle cette position ;
:e
ouvre un autre fichier ;
!commande
exécute un shell.
Hélas, Linux ne supporte toujours pas les numéros de version nativement. Cependant, on peut régler ce problème de deux manières. La première est d'utiliser RCS (Revision Control System) qui vous permet de garder la trace des précédentes versions d'un fichier. RCS est traité dans Le mini-Howto RCS.
La seconde est d'utiliser un éditeur qui sait traiter les numéros de version.
emacs
ou joe
feront l'affaire. Pour emacs, ajoutez ces lignes dans
votre .emacs
.
(setq version-control t) (setq kept-new-versions 15) ;;; ou toute autre valeur (setq kept-old-versions 15) (setq backup-by-copying-when-linked t) (setq backup-by-copying-when-mismatch t)
Pour jed, vérifiez que vous avez une version supérieure à la 0.98.7. Le patch
pour les numéros de version est disponible sur
http://ibogeo.df.unibo.it/guido/slang/backups.sl
Sous Unix il existe quelques applications très répandues qui sont utilisés pour
archiver et compresser des fichiers. tar
est utilisé pour faire des
archives (c'est à dire un regroupement de fichiers). Pour faire une
archive :
$ tar -cvf <archive.tar> <fichier> [fichier...]
Pour extraire des fichiers d'une archive :
$ tar -xpvf <archive.tar> [fichier...]
Pour lister le contenu d'une archive :
$ tar -tf <archive.tar> | less
Les fichiers peuvent être compressés en utilisant compress
ou gzip
.
compress
est aujourd'hui obsolète et on n'utilise plus que gzip
.
$ compress <fichier>
$ gzip <fichier>
Ceci créera un fichier compressé avec l'extension .Z (pour compress
)
ou .gz (pour gzip
). Ces programmes ne font pas d'archives mais compressent
des fichiers individuellement. Pour décompresser utilisez
$ compress -d <fichier.Z>
$ gzip -d <fichier.gz>
Faites un tour du côté de leurs pages man.
Les utilitaires unarj
, zip
et unzip
sont aussi disponibles.
Les fichier avec l'extension .tar.gz
ou .tgz
(archivés par tar
,
puis compressés par gzip
) sont
très communs dans le monde Unix. Voici comment lister le contenu d'une telle
archive :
$ tar -ztf <fichier.tar.gz> | less
Pour extraire les fichiers à partir d'un .tar.gz
:
$ tar -zxf <fichier.tar.gz>
Le principe central d'Unix est qu'il existe plusieurs commandes simples qui peuvent être liées ensemble grâce aux pipes et aux redirections pour accomplir des tâches plus compliquées. Regardez les exemples suivants (je n'expliquerai que les plus compliqués ; pour les autres, reportez vous aux sections précédentes ou aux pages man).
ls
est trop rapide et je ne peux pas lire le nom de tous
les fichiers.
$ ls | less
$ cat fichier.txt | sort -r | lpr
$ sort fichier.dat | uniq > nouveaufichier.dat
$ find ~ -name "papier*"
Expliquons. find
est une commande très utile qui liste tous les fichier
dans une arborescence (qui commence à partir du répertoire home dans ce
cas). Sa sortie peut-être filtrée selon plusieurs critères comme par exemple
-name
.
SEARCH
?
Bien sûr, essayez cela :
$ grep -l 'entropie' *
search entropy [...]*.*.*
, mais grep
n'est pas récursif.
$ find . -exec grep -l "entropy" {} \; 2> /dev/null
find .
sort tous les noms des fichiers à partir du
répertoire courant, -exec grep -l "entropy"
lance une commande sur chacun
des fichiers (représentés par {}
), \
termine la
commande). Si vous pensez que la syntaxe est horrible... vous avez raison :-)
Vous auriez aussi pu écrire le script suivant :
#!/bin/sh # rgrep: grep récursif if [ $# != 3 ] then echo "Utilisation : rgrep <paramètres> <motif> <répertoire>" exit 1 fi find $3 -name "*" -exec grep $1 $2 {} \; 2> /dev/null
grep
marche comme SEARCH
et combiné avec
find
nous obtenons le meilleur des deux mondes.
$ awk 'NL > 2 {print $2, "\t", $5}' fichier.dat > nouveaufichier.dat
awk
est en fait un langage de programmation. Pour chaque ligne à partir de
la troisième, on affiche le second et le cinquième champ en les séparant par
une tabulation. Apprenez à vous servir de awk --- il vous fera gagner beaucoup
de temps.
ls-lR.gz
d'un FTP. Pour chaque sous
répertoire, il y a une ligne « total x », avec x la
taille en Kilo-octets du répertoire. J'aimerais avoir le total de toutes ces
valeurs.
zcat ls-lR.gz | awk ' $1 == "total" { i += $2 } END {print i}'
zcat
sort le contenu du fichier .gz
. La sortie est envoyée
vers awk dont je vous recommande chaudement de lire la page man.
monprog
, pour
calculer un paramètre à partir d'un fichier de données. Je voudrais le lancer
sur des centaines de fichiers et avoir la liste des résultats, mais c'est une
calamité de demander chaque fois le nom du fichier. Sous VMS, j'aurais écrit un
long fichier de commande. Et sous Linux ?
Un script très court. Faites votre programme pour qu'il cherche
le programme mesdonnées.dat et pour qu'il afficher le résultat sur l'écran
(stdout) et écrivez ensuite ce petit script :
#!/bin/sh # monprog.sh: lance la même commande sur plusieurs fichiers # usage: monprog.sh *.dat for fichier in $* # pour tous les paramètres (e.g. *.dat) do # ajouter le nom du fichier dans résultat.dat echo -n "${fichier}: " >> résultats.dat # copie le paramètre courant dans mesdonnées.dat et lance monprog # et ajoute le sortie à résultats.dat cp ${fichier} mesdonnées.dat ; monprog >> résultats.dat done
#!/bin/sh # remplace $1 par $2 dans $* # utilisation : remplace "vieux-motif" "nouveau-motif" fichier [fichier...] VIEUX=$1 # premier paramètre NOUVEAU=$2 # second shift ; shift # enlever les deux premier paramètres ; les suivants sont # les noms des fichiers for fichier in $* # pour tous les fichier donnés en paramètres do # remplace toutes les occurrences de VIEUX par NOUVEAU et sauve cela # dans un fichier temporaire sed "s/$VIEUX/$NOUVEAU/g" ${fichier} > ${fichier}.nouveau # renommer le fichier temporaire /bin/mv ${fichier}.new ${fichier} done
#!/bin/sh # prune.sh: efface les n-1ème et n-2ème ligne de fichiers # utilisation : prune.sh fichier [fichier...] for fichier in $* # pour chaque paramètre do LIGNES=`wc -l $fichier | awk '{print $1}'` # nombre de ligne dans fichier LIGNES=`expr $LIGNES - 3` # LIGNES = LIGNES - 3 head -n $LIGNES $fichier > $fichier.new # sort les premières lignes # de LIGNES tail -n 1 $fichier >> $fichier.new # ajoute la dernière ligne done
ed
:
#!/bin/sh # prune.sh: efface les n-1ème et n-2ème ligne de fichiers # utilisation : prune.sh fichier [fichier...] for fichier in $* # pour chaque paramètre do printf '$-2,$-1d\nw\nq\n' | ed -s $fichier done
J'espère que ces exemples vous auront ouvert l'appétit.
less un_nom_de_fichier_très_long
. Il vous suffira
de taper less un
puis d'appuyer sur tabulation (si vous avez plusieurs
fichier qui commencent par les mêmes caractères tapez-en assez pour résoudre
l'ambiguïté).
more
ou un
cat
sur un fichier binaire votre écran pourra se retrouver plein de
symboles bizarres. Pour arranger les choses, à l'aveuglette tapez
reset
ou cette séquence de caractères : echo ctrl-v Echap c Entrée
.
gpm
, un driver pour la souris en mode texte. Cliquez et
glissez pour sélectionner du texte et ensuite appuyez sur le bouton droit pour
coller le texte sélectionné. Ça marche entre plusieurs consoles virtuelles.
xterm
et cliquez ensuite sur le bouton du milieu (ou les deux
boutons) pour coller.
(Cette section a été écrite par Mike Miller)
De temps en temps vous pourrez être amené à lire des bandes enregistrées à partir d'une machine sous VMS (ou des bandes enregistrées pour être lisibles sous VMS et les systèmes Unix). En général, c'est assez facile pour les bandes DECFILES11A.
Bien que l'on puisse lire ceci comme une partie d'un mini-HOWTO Linux, je crois
que les informations ici présentées sont appliquables à tout système Unix
-- j'ai fait cela avec Linux et les systèmes Unix d'HP, de SUN et de DEC. La
principale dépendance à la plate-forme est le nom des
fichiers périphériques qui peuvent varier d'un système à l'autre, et les
options de mt
pour spécifier le nom du périphérique (par exemple, mt
-f
avec Linux et mt -t
sur HPUX 9).
Avertissement : j'ai seulement essayé cela avec des lecteurs de bande Exabyte 8 mm SCSI. Si vous avez lu d'autres formats (vous avez encore des lecteurs 9 pistes qui traînent quelque part ?), faites-le moi savoir et je les ajouterai.
Pour lire une bande qui a été écrite avec la commande copy
de VMS
(ou une commande compatible) tout ce que vous devez savoir est que, pour
chaque fichier effectif, il y aura trois fichiers de données sur la bande : une
entête, les données et une terminaison. L'entête et la terminaison
sont intéressantes car elles contiennent des informations sur le fichier tel
qu'il était sous VMS. Le fichier de données est... le fichier de données.
Chacun de ces fichiers peut être extrait de la bande avec la commande dd. La
bande peut être positionnée en utilisant la commande mt
.
Prenons un exemple. J'ai une bande VMS. Les deux premiers de ses fichiers
étaient appelés ce66-2.evt
et ce66-3.evt
sur le système VMS. Le label
de la bande est c66a2.
Si j'exécute les commandes suivantes
$ dd if=$TAPE bs=16k of=entête1 $ dd if=$TAPE bs=16k of=donnée1 $ dd if=$TAPE bs=16k of=terminaison1 $ dd if=$TAPE bs=16k of=entête2 $ dd if=$TAPE bs=16k of=donnée2 $ dd if=$TAPE bs=16k of=terminaison2
je me retrouve avec six fichiers : entête1
, donnée1
,
terminaison1
, entête2
, donnée2
et terminaison2
. La syntaxe
ici est if="fichier d'entrée"
, bs="taille des blocs"
et
of="fichier de sortie"
. TAPE doit être une variable d'environnement
contenant le nom du périphérique de votre lecteur de bande --- par exemple
/dev/nts0 si vous utilisez le premier disque SCSI sous Linux.
Si vous aviez voulu récupérer le second fichier, mais pas le premier, sous son non d'origine, vous n'auriez pas eu à vous préoccuper de l'entête :
$ mt -f $TAPE fsf 4 $ dd if=$TAPE bs=16k of=ce66-2.evt $ mt -f $TAPE fsf 1
Notez le 4. Il permet de sauter trois fichiers pour le premier fichier et un
pour l'entête du deuxième. Le second mt
saute la seconde terminaison et
positionne la bande au début du prochain fichier : la troisième entête. Vous
pouvez aussi utilisez mt
pour sauter des fichiers en arrière (bsf
),
rembobiner (rewind
) ou décharger la bande (offline
, rewoffl
).
Les fichiers d'entêtes et de terminaisons contiennent des données ASCII en majuscules utilisées par VMS pour stocker des informations sur le fichier comme par exemple la taille des blocs. Ils contiennent aussi le nom du fichier, ce qui peut être utile si vous voulez faire des scripts qui lisent automatiquement des fichiers ou recherchent un fichier particulier. La première entête de la bande est un peu différente des suivantes.
L'en-tête du premier fichier de la bande (comme par exemple dans l'exemple
ci-dessus) débute par la chaîne « VOL1 ». Suit le nom de volume.
Dans notre exemple, le fichier entête1
commence par
« VOL1C66A2 ». Vient ensuite une série d'espace terminée par un
chiffre. Après, on trouve la chaîne « HDR1 » qui indique que l'on a
à faire à un fichier d'entête. Les caractères qui suivent
immédiatement la chaîne « HDR1 » forment le nom du fichier VMS.
Dans l'exemple, cette chaîne est « HDR1CE66-2.EVT ». Le prochain
champ est le nom du volume.
Le champs initial des autres fichiers (c'est-à-dire tous sauf le premier de la bande) est quelque peu différent. « VOL1 » n'est pas présent. Le reste est identique. Un autre champ utile est le septième. Il se termine par « DECFILES11A ». C'est un signe de conformité au standard DEC Files11A.
Champ Entête initiale Entêtes suivantes
1 VOL1 + nom du volume HDR1 + nom du fichier
2 HDR1 + nom du fichier Nom du volume
3 Nom du volume ...
4 ... ...
5 ... ...
6 ... DECFILES11A
7 DECFILES11A
Pour une documentation complète sur le format de l'entête et de la terminaison, voyez la documentation DEC FILES11 (sur le mur gris/orange --- demandez à votre communauté VMS locale :-).
Dans l'exemple, j'ai utilisé une taille de bloc de 16 ko. Sur un système Unix,
il n'y a pas de taille de bloc associée à un fichier sur un disque alors que,
sous VMS, chaque fichier à une taille de bloc spécifique. Cela veut dire que la
taille du bloc importe peu sous linux... sauf que cela rend la lecture des
bandes plus compliquée. Si vous avez des difficultés pour trouver la taille du
bloc et pour lire une bande, vous pouvez essayer de régler la taille de bloc
matérielle de votre lecteur de bande en utilisant mt -f $TAPE setblk 0
. La
syntaxe exacte de l'option setblk (et sa disponibilité) dépend de la version de
mt
, de l'interface matérielle de votre lecteur de bande et de votre
environnement Unix.
(Merci à Wojtek Skulski pour avoir signalé l'option setblk.)
Sauf indication contraire, les droits d'auteur des HOWTO Linux sont détenus par leurs auteurs respectifs. Les HOWTO Linux peuvent être reproduits et distribués, en totalité ou en partie, sur tout média physique ou électronique dans la mesure où ce copyright est préservé dans chaque copie. La distribution commerciale en est autorisée et encouragée. L'auteur apprécierait toutefois qu'on lui notifie individuellement ce genre de distribution.
Le présent copyright doit couvrir toute traduction, compilation et autre travail dérivé des HOWTO Linux. C'est-à-dire qu'il est interdit d'imposer des restrictions de diffusion allant au delà du présent copyright à des ouvrages inspirés, ou incorporant des passages, de HOWTO Linux. Sous certaines conditions, des exceptions à ces règles seront tolérées : contactez le coordinateur des HOWTO à l'adresse donnée ci-dessous.
Pour résumer, nous souhaitons une diffusion aussi large que possible de ces informations. Néanmoins, nous entendons garder la propriété intellectuelle (copyright) des HOWTO, et apprécierions d'être informés de leur redistribution.
Pour toute question plus générale, merci de contacter le coordinateur des HOWTO, Guylhem Aznar, à l'adresse électronique linux-howto@sunsite.unc.edu par email.
Ce travail a été écrit d'après l'expérience que nous avons eue au Settore di Geofisica of Bologna University (Italie), ou un VAX 4000 a été remplacé par un Pentium tournant sous Linux. La plupart de mes collègues sont des utilisateurs de VMS, et certains d'entre eux l'ont abandonné pour Linux.
Le HOWTO Comment migrer de VMS à Linux a été écrit par Guido Gonzato et Mike Miller qui a écrit la partie sur la lecture des bandes VMS. Merci beaucoup à mes collègues et amis qui m'ont aidé à définir les besoins et les habitudes de l'utilisateur lambda de VMS, et particulièrement au Dr. Warner Marsocchi.
S'il vous plaît, aidez moi à améliorer ce HOWTO. Je ne suis pas un expert de VMS et je n'en serai jamais un. C'est pourquoi vos suggestions et reports de bogues seront plus que bienvenus.
Amusez-vous bien,
Guido =8-)