Tous les noyaux Linux fournis avec les distributions sont assez bouffis et contiennent plus de fonctions que ce qu'aucun d'entre nous utilisera jamais. Si vous n'avez pas recompilé votre propre noyau, il est fortement recommandé de le faire. Comment recompiler un noyau est en dehors du domaine de ce document mais d'excellents livres et guides sur Linux couvrent ce sujet en détails.
Si vous recompilez votre noyau, pensez à ne pas inclure plus de fonctions que ce dont vous avez besoin. Par exemple : combien d'entre vous ont inclus le support de PLIP dans leur noyau ? Combien de ceux qui l'ont inclus l'utilisent effectivement ? Les noyaux plus petits requièrent moins de temps pour se charger, utilisent moins de mémoire et de cycles CPU.
Autre possibilité : les modules. Je ne les utilise pas personnellement parce que je les trouve encombrants. Si vous les utilisez et les aimez alors ils peuvent aider à soulager "l'embonpoint du noyau".
Les consoles virtuelles sont un merveilleux moyen de libérer de la mémoire. La majorité des distributions de Linux lance environ 6 consoles par défaut. En moyenne l'exécution de 6 consoles nécessite à peu près 4Mo de mémoire. En retirer deux ou trois peut libérer quelques mégas de mémoire.
La plupart des utilisateurs peuvent démarrer en ne lançant que 3 ou 4 consoles. Combien vous choisirez d'en retirer est une question de préférences personnelles. Souvenez vous simplement que moins vous en exécuterez, plus vos applications auront de la mémoire pour tourner.
Le fichier qui indique combien de consoles virtuelles doivent être lancées est
/etc/inittab
. Pour désactiver des consoles :
/etc/inittab
dans un éditeur de texte.c1:12345:respawn:/sbin/getty tty1 38400 linux
Commencez par le nombre le plus élevé (ici c6) et commentez la ligne en
insérant un '#
' à la première colonne. Répétez cette étape autant de
fois que nécessaire. Souvenez vous que chaque ligne que vous mettez en
commentaire est une console virtuelle de moins.Beaucoup de distributions de Linux lancent de nombreux démons dont la majorité
d'entre nous n'aura jamais l'usage. La plupart de ces démons se charge par
des scripts. La localisation de ces scripts, ainsi que leur nom dépendent de votre
distribution de Linux. Les scripts de démarrage de la Slackware sont regroupés
dans /etc/rc.d/rc.*
.
Avant de poursuivre, une connaissance de la programmation de shell-scripts Unix serait un avantage certain. Si toutefois vous n'avez aucune expérience dans l'écriture de scripts pour Unix, ce qui suit est probablement la plus courte introduction à la programmation de scripts jamais écrite.
Prenez le script suivant :
#!/bin/sh
echo "salut tout le monde"
#echo "adieu monde cruel"
Ce script va afficher la chaîne "salut tout le monde"
. Les shell scripts
doivent contenir la ligne
"#!/bin/sh"
en toute première ligne. Après cela chaque ligne sera
exécutée comme si vous l'aviez tapée au clavier (considérez les scripts comme
rien d'autre que des macros du clavier améliorées).
Les lignes qui commencent par un '#
' sont dites commentées car
elles ne sont pas exécutées par l'interpréteur de commande. Beaucoup de scripts
de démarrage, quand ils chargent des démons, ressemblent à :
if conditionquelconque
do quelquechose
fi
Ce que vous voulez faire, c'est mettre en commentaire toutes les lignes allant
de la marque if
à la marque fi
.
Vouloir localiser où un démon est chargé c'est rechercher le nom du démon dans
les scripts de démarrage. Si je voulais trouver où inetd
est chargé
dans la Slackware je ferais :
cd /etc/rc.d
grep -n inetd rc.*
inetd
permet de faire des choses telles que telnet, ftp et envoyer des
requêtes de type talk
à votre machine. Si vous n'utilisez pas votre système en
tant que serveur et que vous n'avez pas besoin d'accéder à l'un de ces services
à distance vous pouvez supprimer inetd
.
lpd
est utilisé pour imprimer des fichiers sur votre imprimante en
employant la commande lpr
. Si vous n'imprimez jamais à partir de votre
station Linux vous pouvez retirer lpd
. Si toutefois vous possédez une
imprimante HP Deskjet et aimeriez imprimer je recommande fortement l'ensemble
dj-printcap
disponible sur le site
ftp://sunsite.unc.edu/pub/Linux/system/Printing/dj-printcap.tar.gz
Ces deux démons sont utilisés pour lancer un serveur NFS. Si vous n'utilisez jamais votre système Linux comme serveur NFS vous pouvez les retirer en toute sécurité.
Le démon portmap
permet de gérer les services RPC (NdT :
Remote Procedure Call = Exécution de fonctions sur une autre
machine). Si vous ne lancez pas de serveur NFS ou tout autre
programme RPC, vous pouvez enlever portmap
.
sendmail
est un autre démon nécessitant pas mal de mémoire. Si vous
n'utilisez jamais votre station Linux pour relayer l'envoi de courrier
électronique et que vous ne recevez jamais de courrier vous pouvez probablement
le retirer. Si vous envoyez du courrier de votre station Linux, la plupart des
logiciels clients peuvent être configurés pour poster le courrier à partir d'un
autre serveur.
Il peut y avoir d'autres démons lancés par votre système dont vous n'avez pas
besoin. Retirez ce que vous jugez inutile. Deux démons doivent impérativement
être lancés : syslogd
et klogd
.
Ce qui précède illustre le chemin que j'ai suivi pour économiser la mémoire sur ma station Linux. J'espère vous avoir fourni quelques clés pour vous permettre de conserver toute la mémoire de votre station Linux.
Bonne chance et bon bidouillage !
Todd Burgess